Fred Martin entretient un rapport direct avec la nature, sa matière, le paysage et le corps. Il travaille avec la terre, la malaxe, s’en recouvre, se confond avec elle, s’y abandonne. Il retrouve le chemin d’un lien très ancien entre notre humanité et l’argile dont nous sommes constitués, celui des gestes premiers, ceux que nous avons petit à petit refoulés, censurés, oubliés… La trace, l’empreinte, symbole de ce qui a été, le passage, la temporalité, la disparition, la mémoire, sont au cœur du travail de Fred Martin.
Il dessine, photographie, grave, sculpte, intervient sur le paysage, agit avec la nature pour donner corps, et surtout matière, à cette trace ou empreinte qu’il s’attache à révéler et faire exister en elle-même. Elle lui permet alors de rendre présent ce qui est devenu absent. Représenter la rencontre, le contact, la sensation. Elle favorise un travail symbolique de mise en rapport de l’homme et de la terre, en ranimant ce lien profond qui les unit.